Nous avons le plaisir de publier notre première Lettre d’Actualités de l’association à destination des adhérents et du public. Elle a pour vocation de vous tenir informés des actions de notre association en France et en Mauritanie et de la situation des droits humains en Mauritanie, en particulier sur les questions de l’esclavage et des discriminations, avec une attention soutenue portée à l’activité d’IRA. Cette Lettre sera publiée sur notre site (irafrance-mauritanie.org), sur notre page Facebook (www.facebook.com/irafrance.mauritanie) et sur le groupe WhatsApp d’IRA-France-Mauritanie.
- Envoi de médicaments en Mauritanie : Ce projet est plus que jamais en cours. Nous espérons vous tenir très rapidement informés de l’arrivée de ce convoyage.
- La Mauritanie condamnée pour le dernier emprisonnement de Biram Dah Abeid : le Comité des Droits de l’Homme de l’Union Interparlementaire (association mondiale de défense des parlementaires basée à Genève), dans sa décision de mars, condamne la Mauritanie pour le procès et l’emprisonnement particulièrement arbitraires d’août à décembre 2018 de Biram Dah Abeid qui était déjà député. A l’époque, le gouvernement du Président Aziz avait monté de toutes pièces une fausse accusation de violence envers un journaliste pour empêcher Biram de mener campagne pour sa réélection. Cette manoeuvre n’avait pas empêché sa réélection et le Comité, saisi par IRA, a donc prononcé une décision sans appel sur le caractère particulièrement injuste de cet emprisonnement. Une nouvelle condamnation internationale de la Mauritanie pour non-respect des droits humains, même pour les parlementaires !
- Sur les questions de l’esclavage et des discriminations, les nouvelles sont nettement moins bonnes :
– au début du mois, à Kaédi (sud de la Mauritanie), des heurts violents avec blessés ont eu lieu dans la communauté soninké, après le remplacement ponctuel de l’imam titulaire par un membre de la communauté considéré comme esclave et jugé donc inapte à cette fonction par certains nobles. De nombreux appels au calme ont été lancés, mais l’évènement en dit long sur la persistance forte de mentalités et comportements esclavagistes…
– en mars, l’association SOS-Esclaves a dénoncé la présence d’une jeune fille esclave dans une dot de mariage dans une riche famille à Ouadane dans le centre du pays. Les médias locaux ont fait beaucoup de bruit autour de cette affaire pas encore totalement éclaircie. La Commission Nationale des Droits de l’Homme semble plus empressée de mettre hors de cause la famille que de protéger la jeune fille, les autorités de leur côté ont emprisonné pendant quelques jours deux responsables locaux de SOS-Esclaves… En s’appuyant sur de nombreux signaux contradictoires venus de la part des autorités, Biram Dah Abeid a dénoncé la présence au sein du gouvernement de forces hostiles à un plus grand respect des droits humains et à l’application des lois.
– enfin, les Haratines et les Mauritaniens noirs de retour après l’exil forcé des années 90 rencontrent toujours autant de difficulté pour se faire recenser et voir reconnaître leur nationalité mauritanienne (on parle d’enrôlement). Le nombre très insuffisant de bureaux, de fonctionnaires affectés à cette tâche, le mépris et la mauvaise volonté évidente de certains d’entre eux alimentent la chronique depuis des années. Ceci est d’autant plus grave que l’absence d’enrôlement empêche un adulte d’avoir des papiers d’identité , de voter et de voyager, un enfant d’être scolarisé dans l’enseignement public à partir du collège, de bénéficier de certains soins de santé. Biram Dah Abeid a dénoncé récemment avec force cette situation scandaleuse organisée par le précédent Président Aziz et a interpelé solennellement le Président Ghazouani à ce sujet.