APPEL A MANIFESTER

Après le martyr Souvi et tant d’autres victimes de la violence policière, c’est le tour du martyr Oumar DIOP!!!

IRA-FRANCE appelle tous les militants des droits de l’homme et les sympathisants à venir assister à un sit in devant l’ambassade de Mauritanie à Paris lundi le 05 juin 2023 de 11h à 14h pour dénoncer la torture suivi de meurtre du jeune Omar Diop le 29 mai 2023 dans le commissariat de Sabkha à Nouakchott 

IRA-FRANCE dénonce ces crimes impunis et répétitifs visant les mauritaniens autochtones d’ascendance africaine subsaharienne. Nous disons non à la violence policière contre les populations opprimées, victimes d’un esclavage et d’un racisme entretenus par l’Etat en Mauritanie ;  et encore non à l’impunité des criminels en Mauritanie. 

Venez nombreux nous rejoindre devant l’ambassade de Mauritanie à Paris, 5 Rue de Montevideo, 75116 Paris. Métro ligne 2, arrêt terminus Porte Dauphine.

IRA France Mauritanie

Libération de Biram Dah Abeid

C’est avec un très grand soulagement que nous avons appris la libération de Biram Dah Abeid, survenue hier 25 mai au soir, ainsi que des autres militants incarcérés. La manifestation qui était prévue le lundi 29 mai 2023 à Paris pour demander cette libération est par conséquent annulée.

Nous adressons nos plus vifs remerciements à tous ceux qui nous ont apporté leur soutien.

IRA FRANCE MAURITANIE

ARRESTATION DE BIRAM DAH ABEID

Arrestation du Député Biram Dah Abeid et Président d’Ira-Mauritanie et répression de sit-in pacifique des militants du Rag.

Note d’information

Le matin du 24 Mai 2023 vers 10heures, à Nouakchott, un commissaire de Police se présente au domicile du Député Biram Dah Abeid situé au quartier PK10 de la commune de Riyadh à Nouakchott l’informant de déférer à une convocation de la Direction Générale de la Sureté Nationale.

Cette convocation illégale survint au lendemain d’une conférence de presse (intitulée Radioscopie de la fraude- Autopsie d’une banqueroute et déclin de l’Etat) animée par le Leader abolitionniste, Député et figure emblématique de la coalition du Pôle de l’alternance où il revenait sans ambages et dans les détails sur les fraudes massives du simulacre d’élections municipales, régionales et législatives qui se sont déroulées le 13 Mai 2023 en République Islamique de Mauritanie non sans alerter du danger que constitue la confiscation du suffrage universel de ses compatriotes.

Surpris par le choix de l’escalade et de la convocation de leur leader, Député de surcroit jouissant de l’immunité parlementaire, les militants du Parti politique interdit Rag, membre et fer de lance de la Coalition du Pôle de l’alternance sont venus massivement témoigner leur solidarité au Camarade Biram Dah Abeid et réclamer pacifiquement sa libération immédiate.

Sans aucune sommation mais plutôt précédé d’injures et de propos racistes tenus par l’un des officiers commandant la maréchaussée envoyée sur les lieux abord d’une dizaine de véhicules 4×4, les militantes et militants du Parti Rag, pour la plupart assis à même le sol furent sauvagement chargés et réprimés avec une brutalité inouïe.

Plusieurs arrestations s’en suivirent dont des personnes bénéficiant de l’immunité parlementaire et plusieurs blessés dénombrés et conduits ensuite vers des centres de soins de la Capitale. Certaines personnes parmi les interpellées dont l’épouse de notre Leader Biram Dah Abeid, la camarade Leila Ahmed Khliva a été embarquée de force avec d’autres consœurs et acheminées hors de la ville à plus d’une vingtaine de kilomètres et abandonnées surplace sans eau, ni téléphone.

La coalition du Pôle de l’alternance prend à témoin l’opinion publique et internationale et les partenaires au développement de la Mauritanie pour la posture méprisante, provocatrice et le climat de terreur que le pouvoir du Président Mohamed Cheikh El Ghazouani veut imposer aux mauritaniens au lendemain des élections frauduleuses et décriées par toute la classe politique.

En cette circonstance, la coalition du Pôle de l’alternance :

  1.  Condamne avec la dernière énergie l’arrestation illégale et arbitraire du Député et Président d’IRA-Mauritanie, Biram Dah Abeid et exige sa mise en liberté immédiate et sans condition ainsi que celle de tous nos militants arrêtés.
  2. Dénonce avec véhémence la voie de la brutalité et de la terreur utilisée par le pouvoir du Président Mohamed Cheikh El Ghazouani qui serait seul responsable de toute l’escalade qui s’en suivra.

La liste des personnes arrêtées est la suivante :

Commissariat El Mina 1 :

  1. Abdallahi Abou Diop
  2. Mohamed Oumar
  3. Mohamed Chrif Hamahoullah
  4. Abdallahi Boiba
  5. Moussa Mene
  6. Youssouf Hademine
  7. Boubacar Yatma
  8. Yislem Oumar

Commissariat de Sebkha 2 :

  1. Zeine Abdel Aziz (Vice-Président du Rag, Directeur national adjoint de la campagne du Pôle)
  2. Mohamed Lemine
  3. Abdallahi Khaina
  4. Mohamed Sidi
  5. Salek Bayini

Commissariat de Tevragh Zeina 4 :

  1. Hassane Mbareck
  2. Elhadj Leid

Commissariat de Tevragh Zeina 2 :

  1. Abdallahi Matalla Saleck
  2. Bidine Mechinou
  3. Saleck Maaloum
  4. Neama M’Bareck
  5. Abdallahi Homodi
  6. Maata

Autres personnes détenues dans des lieux inconnus :

  1. Mohamed Samba
  2. Mohamed Laghdaf  Néama
  3. Saleck Demba
  1. Izidbih
  2. Sidi Mohamed
  3. Lehbib Moctar
  4. Ismael Djiby
  5. El Voullani
  6. Abass Leid
  7. Amou Deh
  8. Bamba

Personnes abandonnées hors de la ville :

  1. Leyla Ahmed (épouse du Président Biram Dah Abeid)
  2. Aminata Dia (Candidate à la députation, élu malgré la fraude)
  3. Youssouph Kamara
  4. Assietou Saleh
  5. Aicha Biram
  6. Ghamou Achour (Candidate à la députation, élu malgré la fraude)
  7. Ahmed Khouna
  8. Vatimetou Saleh
  9. Mariem Cheikh (Candidate à la députation, élu malgré la fraude)
  10. Salka Taynech
  11. Djeynaba Djiby Dieng

Personnes gravement blessées :

  1.  Zoubeir M’Bareck
  2. Hassane Moctar
  3. Salka Taynech (candidate à la députation)

La Commission de communication de la Coalition du Pôle de l’alternance

Nouakchott, le 25 Mai 2023

Retour sur la manifestation du 8 mars à Paris

Nous avons été profondément choqués et indignés devant l’assassinat de Souvi Ould Cheine et nous avons tout de suite voulu organiser une manifestation devant l’ambassade de Mauritanie.

Comme pour la manifestation du 27 Nov. 2022,  la préfecture ne nous a pas autorisés à manifester devant l’ambassade mais nous a attribué un lieu éloigné. Il a fallu s’en contenter.

 Le 8 mars à 14H après avoir installé une banderole, nous nous sommes rassemblés sous la pluie avec nos pancartes, nous avons tenté de nous rapprocher de l’ambassade mais la police nous en a empêchés. Nous étions très déçus car nous  avons compris qu’il ne serait plus possible  de manifester devant l’ambassade de Mauritanie en France et qu’il faudrait trouver une alternative.

Nous avons quand même pu dénoncer la torture et l’assassinat de Souvi Ould Cheine dans le commissariat de Dar Naïm  le 10 février dernier. C’était l’occasion aussi de rappeler le souvenir des nombreux Mauritaniens décédés comme lui dans des lieux de détention sans que jamais des enquêtes aient été diligentées pour traduire en justice les auteurs de ces crimes. Nous voulions dire non à l’impunité pour les auteurs des crimes d’Etat .

Coupure d’internet en Mauritanie

Appel à la vigilance

Le 5 mars dernier, à 21h, quatre djihadistes membres d’Aqmi, se sont évadés de la prison centrale de Nouakchott – dénommée « Prison des salafistes » lors d’un échange de tirs tuant deux policiers et en blessant deux autres. Deux terroristes avaient été condamnés à mort, les deux autres étaient en attente de jugement. Le lendemain, dans le cadre de la recherche des fuyards les forces de police ont pris d’assaut une maison à Dar Naim où le véhicule des terroristes aurait été retrouvé et arrêté deux personnes.

Dans la foulée, le gouvernement a coupé l’internet dans tout le pays.

Ce 9 mars, au cours d’une conférence de presse, le porte-parole du Gouvernement a précisé qu’il est conscient des désagréments causés par cette rupture d’internet tant pour les sociétés que pour les citoyens concernés et a affirmé que l’internet serait rétabli « le bon moment venu ».

A notre connaissance, face à la menace terroriste, aucun État n’a encore actionné une coupure d’internet, moyen finalement dérisoire pour atteindre l’objectif à savoir reprendre les djihadistes.

Nous attirons l’attention du gouvernement mauritanien sur les conséquences de cette coupure qui prive 4 millions de citoyens de l’accès aux informations et des contacts avec les familles, notamment avec celles résidant à l’étranger. Cette situation ne peut perdurer sans attenter au droit des Mauritaniens à l’accès libre aux informations qui les concernent.

Nous attirons l’attention de la communauté internationale sur cette mesure manifestement disproportionne et inquiétante ne serait-ce que pour le manque d’explication rationnelle de la part du gouvernement mauritanien qui jette le pays dans une quasi situation d’état d’urgence.

C’est d’autant plus inquiétant que cette situation pourrait être mise à profit par le Gouvernement pour empêcher les citoyens d’avoir accès aux informations quelques mois avant les élections législatives, municipales et régionales.

Nous appelons donc la société civile et la classe politique mauritanienne à rester extrêmement vigilants et soudés face à cette menace et à réclamer sans tarder le rétablissement d’une connexion internet sans attendre « le bon moment venu ».

Coordination IRA Europe

IRA Belgique
IRA Italie
IRA France
IRA Allemagne
IRA Hollande

APPEL À MANIFESTATION LE 8 MARS

IRA-FRANCE appelle ses partenaires et tous les sympathisants à venir assister à un sit in devant l’ambassade de Mauritanie en France mercredi le 08 mars 2023 de 14h à 17h pour dénoncer la torture suivie de meurtre de Mauritaniens dans les commissariats et lieux  d’incarcération. 

Le 09 février 2023, Souvi ould Cheine a été sauvagement torturé et assassiné dans le commissariat Dar Naim 2. La sûreté nationale a voulu maquiller le crime mais l’opinion se révolte et dénonce. 

2019, M. Abasse Diallo a été tué dans le département de Mbagne près du fleuve par des militaires. Les auteurs du crime n’ont jamais été inquiétés. 

2016, Arrestation, torture et détention arbitraire de 13 membres de l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA-Mauritanie). Moussa Biram et Abdallahi Matallah Seck ont été sauvagement torturés par la police. La fille du leader abolitionniste Aicha DAH ABEID a été sauvagement torturée dans une place publique lors d’une manifestation. 

Le 16 juillet 2011, le jeune Ramdhane Ould Mohamed a été tué dans le commissariat de Riadh, les criminels sont toujours impunis. 

Le 27 septembre 2011, le jeune Lamine Manghane a été assassiné par un gendarme à Maghama. L’auteur du crime a été juste muté et les parents du défunt réclament toujours justice en vain. 

Entre 1989 et 1992, plusieurs centaine de militaires noirs mauritaniens ont été assassinés dans des bases militaires. L’état refuse de juger les auteurs de ces crimes abominables. Mieux, ils sont protégés par une loi d’amnistie. 

IRA-FRANCE dénonce ces crimes à répétition de l’état mauritanien qui restent impunis depuis plusieurs décennies. Nous disons non à l’impunité des criminels en Mauritanie. 

Venez nombreux nous rejoindre devant l’ambassade de Mauritanie à Paris, 5 Rue de Montevideo, 75116 Paris. Métro ligne 2, arrêt terminus porte dauphine.

Manifestation reportée

IRA France- Mauritanie souhaitait inviter tous les militants et sympathisants à participer à une manifestation ce vendredi 17 février 2023 de 14h à 17h devant l’ambassade de Mauritanie à paris 5 rue Montevideo 75016 Paris, pour  dénoncer l’assassinat entre les mains de la police de Dar Naim du défenseur des droits de l’homme eet activiste Souvi CHEIN et exiger que toute la lumière soit mise sur ce meurtre horrible et que les coupables soient punis.

La Préfecture de police de Paris n’ayant pas autorisé cette manifestation devant l’ambassade, elle est annulée et reportée à une date ultérieure qui sera déterminée prochainement.

Enlèvement et assassinat d’un militant des droits humains

Le 10 février 2023, Souvi OULD CHEINE, activiste militant pour les droits humains, est décédé à l’hôpital Cheikh Zayed de Nouakchott, des suites des mauvais traitements subis depuis la veille au sein du commissariat de Dar Naïm.

Arrêté chez lui la veille par trois policiers, Souvi Ould Chein a été emmené dans le commissariat de Dar Naïm, réputé être un lieu de torture. Les Haratine, dit-on « n’ont que deux possibilités lorsqu’ils y entrent : la mort ou la folie ».

Selon les médecins légistes, la mort de Souvi Ould Cheine est due à deux cassures au niveau du cou et des étranglements.

Sur les réseaux sociaux, des photos circulent, montrant des traces de torture et du sang coulant du nez de la victime. Le frère du défunt affirme qu’il a été « torturé et électrocuté ».

IRA France présente ses condoléances les plus sincères à la famille et aux proches du défunt.

Nous dénonçons avec la plus grande fermeté ces événements et demandons qu’une enquête indépendante soit menée afin que les auteurs de cet assassinat puissent être impartialement jugés et répondre de leur crime.

Nous demandons aussi que des mesures soient prises afin d’éviter que de tels agissements se reproduisent, et que la torture et les assassinats soient bannis des procédés de la police, ainsi qu’il est établi dans la constitution de la Mauritanie, ainsi que dans les textes internationaux dont le pays est signataire.

Mauritanie: plusieurs mineurs en esclavage et déni public

Note d’investigation, 24 janvier 2023

Le 20 janvier 2023, à l’occasion d’un droit de réponse au journal en ligne senalioune.com, le Commissaire aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile réagit à la question perpétuelle de l’esclavage, en République islamique de Mauritanie. La réfutation s’articule, comme d’usage au sein du personnel de l’Etat, autour des arguments du déni et de la relativisation. A en croire le haut responsable de l’Exécutif, les associations locales de défense de la dignité de la personne n’ont pu présenter, au rapporteur spécial des Nations unies, que « 2 cas d’esclavage présumé, déjà pendants devant la justice ».  Ce niveau d’imprudence rhétorique expose, le propos, à une réfutation d’autant moins discutable qu’elle s’appuie sur la chronologie des faits. Ici, foin de lyrisme et de slogans, les situations individuelles parlent assez. 

Ainsi, l’affaire la plus récente démontre-t-elle la permanence du défi et sa dissémination protéiforme au travers du territoire. Le 20 janvier courant, le section Ira de Zouérate, ville minière de la région du Tiris Zemmour et siège du principal employeur du pays après l’Etat, reçoit un appel au secours, de la part d’une victime collatérale de la servitude sous contrainte. Le sieur Yekber ould Salem révèle la rétention, de ses enfants, par leurs maîtres traditionnels, en l’occurrence dame Khadijetou mint Weyahi et sa sœur Moimya. La première habite à F’dérick, la seconde quelques kilomètres plus loin, à Boudarka. Les deux prétendent que le géniteur, désormais séparé de son épouse servile, n’a aucun droit sur la progéniture ; la mère appartenant à la famille maure Ehl Weyahi, les enfants relèvent du même régime de possession privée, grâce aux prescriptions de la charia, selon le modèle sunnite, de rite malékite, d’ailleurs consacré et insusceptible de critique, en vertu du code pénal de la Mauritanie. Les mineurs en captivité chez leurs propriétaires sont 3 garçons Said ould Yekber Salem, Cheikhani ould Yekber Salem et Kenkou ould Yekber Salem et 2 filles Nezaha mint Yekber Salem, et Bigue Yekber Salem. Parmi leur fratrie parvenue à l’âge de discernement – tels Moustapha ould Yekber Salem, Khdeija mint Yekber Salem, Lalla mint Yekber Salem- tous ont fui vers d’autres centres urbains où prévalent l’anonymat, les opportunités de travail et la solidarité des affranchis. 

Le vendredi 20 janvier 2023, passées 10 h, Yacoub Faye et Yacoub Abdi, respectivement coordinateur et membre du bureau régional de l’Ira, accompagnent le plaignant, Yekber ould Salem, à la brigade de gendarmerie de F’Dérick ; aussitôt, ils y remettent une plainte au commandant Tiyib ould Dah. A 11h 30, les forces de l’ordre interpellent l’auteure du crime allégué, Khadijetou mint Weyahi, âgée de 28 ans. Cependant, en gardien fidèle du système d’impunité qui a pris l’habitude d’imputer, aux militants abolitionnistes, le grief d’incitation à la révolte, le procureur de la république du tribunal de Tiris Zemour Mr Mohamed Vall ould Mouchtaba empêche, les activistes, d’accompagner le père, durant ses démarches ; aux yeux du magistrat du Parquet, l’organisation Ira est récente, d’où son éviction de la faculté d’ester en justice, alors que l’association, dès 2008 n’a jamais cessé d’assister les requérants, notamment les femmes et les enfants. Cependant, convient-il de le rappeler, malgré la qualification « crime contre l’humanité », les contrevenants arrêtés au titre de l’enquête, parfois en flagrant délit, bénéficient, tôt, de la liberté conditionnelle. La procédure peut s’étendre, s’éterniser, en vue de décourager l’ardeur des lanceurs d’alerte et d’éroder la patience, des victimes, à obtenir réparation : Arafat -Nouakchott-Bassiknou, Aïn Farba-Aïoun, Diaguili-Guidimagha, Aleg-Brakna, Eguenni Ehl Taleb-Tintane, Nouadhibou Tiris Zemmour…

Aux fins de rafraichir la mémoire du ministre et celle, manifestement distraite de ses services, nous les prions et demandons, à l’opinion, d’écouter le témoignage d’un adulte séparé des siens, par la rigueur d’une pratique d’inégalité de race, à justification religieuse, qui se perpétue depuis au moins 10 siècles, sur le sol de l’actuelle Mauritanie ; quelques jours après, suivant ainsi une jurisprudence du réel, l’orateur se dédit, sous la pression des autorités et de la tribu, alors que le Commissariat diligentait plutôt une enquête:

https://fb.watch/ibBEcg1TkN/

A l’adresse du Commissariat aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile, nous tenons, dessous, preuves, à l’appui, le décompte des litiges relevant de l’esclavage contre les noirs d’origine subsaharienne ; les liens s’étendent de 2019 à 2023 ; aussi, nous sollicitons-nous, du ministre et de son département, le droit à une confrontation constructive, des chiffres et des exemples de contentieux, afin d’harmoniser les informations, en guise de préalable à un partage des tâches, aussi apaisé que pratique, de préférence avec le concours des partenaires étrangers de la Mauritanie. Nous exprimons, ici notre entière disponibilité à l’exercice. 

https://www.chezvlane.com/Mauritanie-Blanchiment-et-recel-d-esclave_a15266.html

https://www.chezvlane.com/Mauritanie-encore-un-cas-d-esclavage-traditionnel-sur-mineur-audio_a18131.html

https://www.chezvlane.com/Mauritanie-Esclavage-sur-mineur_a18215.html

https://www.chezvlane.com/Mauritanie%C2%A0-encore-une-enfant-noire-cible-d-esclavage_a27219.html

https://www.chezvlane.com/Mauritanie-attention-au-village-de-Diaguily-on-brule-vif-les-esclaves-recalcitrants_a26412.html

https://www.chezvlane.com/Alerte-d-IRA-Mauritanie-Recel-et-blanchiment-d-esclavage-en-cours_a25132.html

https://www.chezvlane.com/Mauritanie-Esclavage-ethnicite-coercition-et-spoliation_a22883.html

https://www.chezvlane.com/Mauritanie-Sevices-sur-un-descendant-d-esclaves-age-de-13-ans_a29029.html

Initiative de résurgence abolitionniste en Mauritanie (Ira-M)

Stigmatisation et répression des descendants d’esclaves en Mauritanie

Chronique d’un déshonneur permanent

Nouakchott, le 31 décembre 2022

Boutilimit

Dimanche 25 décembre 2022, le commissaire de police de Boutilimit, localité distante de 150 km, à l’Est de Nouakchott, procède à l’arrestation du lanceur d’alerte sur l’application WhatsApp, Ahmed Maouloud Boumrah. L’officier signifie au détenu, n’avoir rien à lui reprocher mais précise que l’ordre vient du préfet, Mohamd Ahid ould Sidi Yahye ; ce dernier tire prétexte d’une plainte, adressée à lui, par les notabilités arabo-berbères de la ville ; de surcroît, les autorités administratives, qu’il dirige, s’offusquent du discours, tenu par l’activiste, au travers d’enregistrements audio, largement partagés. Les partisans du parti aupouvoir, ainsi « dérangés », exigent du contrevenant, un reniement public, peu en importe le support. Ainsi se présentait la condition lui permettant de recouvrer la liberté et d’échapper aux poursuites en justice.

Boumrah refuse, non sans contester la commission d’un quelconque délit, hormis la dénonciation des discriminations de race, de naissance et de castes, instaurées, par les notabilités tribales et affairistes de la ville, au détriment des mal-nés, fussent-ils forgerons et descendants d’esclaves, pourtant majoritaires dans la localité, selon le critère du nombre ; à l’occasion des mêmes propos incriminés, l’auteur du propos relève la récurrence des vols, viols et violences, par effraction et à main armée dont les habitants se plaignent.

Aussitôt l’arrestation constatée, Mohamed Lemine Amar Salah, chef de la section Ira de Boutilimit, accourt au commissariat en compagnie de militants qui expriment leur colère contre la détention arbitraire et l’ultimatum des excuses.

Devant l’afflux des protestataires, la police convoque l’oncle du détenu et lui demande de le raisonner ; des notables du sérail tentent de le faire plier et changer d’avis, sans succès. Le parti d’opposition Rassemblement des forces démocratiques (Rfd), ainsi que des blogueurs et personnalités de la ville, publient des communiqués de solidarité avec le lanceur d’alerte et réclament sa libération.

Le 28 décembre, la tension était très vive aux alentours du commissariat où séjourne Ahmed Mouloud Boumrah. Une unité de police, lourdement armée, fait irruption dans la rue et capture Mohamed Lemine Amar Salah. A 17h30, un autre officier ordonne à ses agents, de déshabiller le prisonnier et de le placer derrière les grilles d’un cachot insalubre. Cependant, la victime bénéficiera d’un traitement plus digne, lorsque Mohamed ould Brahim, secrétaire général de la commission nationale des droits de l’Homme (Cndh) lui rendra visite, en soirée. Mais, curieusement, en présence des agents, il apostrophe le reclus, comme une justification des abus des forces de l’ordre : « Tu es traité ainsi parce que te voici à l’origine d’audios à caractère délictueux » !

Rosso

Le 29 décembre, Mohamed Lemine Amar Salah est relâché, en fin de matinée, alors que Ahmed Mouloud Boumrah subit la déportation, sur une distance de 200 km, à Rosso, chef-lieu de la région du Trarza.  La gendarmerie le conduit auprès du procureur de la république. Ce dernier le libère et classe l’affaire « sans suite ». In fine, il s’agissait d’une intimidation, d’usage quasi-systématique visant à casser l’élan de la contestation. Les précédents du genre saturent l’actualité.

Nouakchott

Le même 29 décembre 2022, l’Ong IRA organise à Nouakchott, la capitale, un rassemblement, en face du siège de l’Assemblée nationale, afin de protester contre l’apologie de l’esclavage par un député du parti islamiste Tawassoul, le sieur Elkotb ould Emmat  ; l’acte, précédé d’un préavis au préfet du Ksar, département qui englobe l’enceinte du Parlement, relève du droit constitutionnel à manifester ; les meneurs tenaient à dire leur refus de banaliser l’insulte envers les personnes d’ascendance noire africaine et les femmes, cibles privilégiées d’un élu du peuple qui ne cesse de proférer la haine et le racisme, sous le bouclier protecteur de la religion.

Dès la première vague de manifestants, des unités de la police, en tenue anti-émeute, investissent les lieux, munis de matraques ; ils molestent les porteurs de pancartes et s’en prennent aux badauds. Les assaillants, il convient de le rappeler, agissent en vertu des directives du ministre de l’Intérieur, adversaire résolu des luttes tendant à défendre la citoyenneté et l’égalité des humains, sur le territoire de la République islamique de Mauritanie. Après l’incident, une délégation de l’IRA remet au Président du Parlement une « apostrophe républicaine », en vue d’obtenir des mesures de discipline, à l’endroit de leur collègue Elkotb ould Emmat.

D’évidence, ce ne sont ici, que deux exemples, certainement pas les derniers, de la marche glorieuse, de nos compatriotes, vers la refondation d’un contrat social où la faveur et les privilèges indus cesseront, pour toujours.  Qui se met en travers d’une telle dynamique est du nombre des perdants.

Initiative de résurgence abolitionniste en Mauritanie (Ira-M)

Liens vidéo et images statiques (cliquer sur les liens) :

Boutilimit A

Boutilimit B

Rosso

Nouakchott