PERSISTANCE DE L’IMPUNITÉ DES ESCLAVAGISTES ET DES ATTAQUES CONTRE LES ABOLITIONNISTES

Dans une note du 18 décembre, IRA Mauritanie alerte sur la persistance de l’impunité des esclavagistes en Mauritanie.

Aucun signe du renouveau annoncé à la faveur de l’élection du nouveau président Mohamed Ould Ghazouani en juin 2019. Au contraire, ce dernier semble maintenir le cap de son prédécesseur Mohamed Ould Abdel Aziz.

Après le cas de Ghaya Maiga, une jeune fille de 14 ans en situation d’esclavage, qui avait cherché protection auprès de la justice mais qui a été remise à ses bourreaux par le juge ; après les déclarations de l’ancien premier ministre, qui avait imputé les cas d’esclavage en Mauritanie, non pas à des ressortissants de son pays, mais à des Maliens itinérants qui se déplaceraient à travers les frontières, suivis de leurs bétail et serviteurs, voici aujourd’hui l’affaire « Démocratie islamique ».

Ce groupuscule, très actif sur les réseaux sociaux, promeut à visage découvert l’inégalité de naissance, qui serait prescrite par l’ordre divin. De nombreuses publications sur WhatsApp et Facebook témoignent du déferlement de haine contre les personnes d’extraction servile dans les régions du Guidimakha et du Hodh El Charghi, ainsi que dans le sud-ouest du Mali : menaces nominales, séances de molestation de d’humiliation, simulations de châtiments corporels envers les personnes maintenues en esclavage, ainsi qu’agressions et spoliations envers les défenseurs des droits humains.

Nommément menacés et attaqués, deux membres du Conseil exécutif d’IRA-Mauritanie ainsi que trois autres militants anti-esclavagistes ont porté plainte le 31 octobre 2019 contre les dirigeants de « Démocratie islamique » et deux autres activistes qui conduisent avec eux la campagne électronique de persécution, sur fond d’extrémisme religieux.

Le parquet du tribunal de Nouakchott-Nord a fait traîner le dossier jusqu’à la mi-décembre, avant de diligenter une enquête pour « apologie de l’esclavage ». Alors que des membres d’IRA-Mauritanie s’étaient rassemblés devant le commissariat de Sebkha où la police interogeait 4 des plaignants, les deux dirigeants de « Démocratie islamique » vinrent les attaquer verbalement. Les militants d’IRA ne répondirent pas à la provocation. Néanmoins, les deux chefs de « Démocratie islamique » prétendirent avoir essuyé la violence des 5 auteurs de la plainte, dont aucun ne se trouvait pourtant sur le lieu de la rixe présumée. Aussitôt, les 5 militants abolitionnistes furent emprisonnés et accusés de coups et blessures. Par une inversion dont les tribunaux de Mauritanie ont le secret, les plaignants se retrouvent ainsi inculpés, dans une nouvelle tentative d’intimidation visant à les décourager d’avoir recours à la loi.

Le juge d’instruction responsable de ce tripatouillage, qui ne manifeste aucun scrupule à faire incarcérer des innocents, dont un homme de 78 ans venu de loin chercher protection et équité, n’en est pas à son coup d’essai contre les militants d’IRA-Mauritanie. Mais au-delà de l’individu, il convient de dénoncer l’appareil judiciaire mauritanien qui entretient un personnel acquis à l’esclavagisme.

IRA-Mauritanie demande au Président de la République Mohamed Ould Ghazouani de prendre les mesures nécessaires pour tourner la page de l’impunité et de l’occultation. La liberté et la cohésion sociale se nourrissent d’abord de transparence, tout comme l’autoritarisme et la discorde reposent sur le tabou.
Lire la note d’alerte en entier sur le site d’IRA Mauritanie

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