Quelques jours après l’élection présidentielle

Kaedi n’a pas été la seule ville  à subir des arrestations massives suivies de disparitions et d’une répression sanglante  mais il a fallu quelques jours et le rétablissement d’internet pour que les chiffres en soient connus .

Bilan établi par Biram Dah Abeid :
1500 personnes environ ont été arrêtées par la police et la gendarmerie au cours des manifestations : plusieurs centaines de personnes à Nouakchott, 300 à Nouadhibou et autres villes de la vallée, 200 à Sélibaly et 70 dans le Gongol et le Brakna auxquelles il faut ajouter les arrestations de Kaedi. Selon une information du Cridem, la plupart de ces personnes ont été libérées  le 8 juillet (sauf les étrangers), lorsque le calme a été rétabli dans le pays.

7 morts à Kaédi dont:
Abass NDIAYE
Ghassoum OULD BRAHIM
MOHAMED
Amadou DiOBEL dit Mbaré
Harouna Mody DIALLO
Aliou Issaga BÂ

Certains sont décédés dans le commissariat sous la torture, d’autres à l’hôpital, nous n’avons pour l’instant que 6 noms.

Rien ne peut justifier la vague de violence et de répression qui s’est abattue sur la ville à la suite de la manifestation des jeunes exprimant leur joie devant les résultats obtenus par leur candidat Biram Dah Abeid. Les forces de l’ordre se sont livrées à une véritable chasse à l’homme dans les rues et jusque dans les maisons.

Le Collectif des Anciens tenus Politiques Victimes de la Torture a déclaré que les manifestants ne s’étaient pas attaqués aux forces de l’ordre, qu’il n’y avait eu ni pillage ni attaque de biens publics ou privés contrairement aux affirmations des autorités qui ont tenté de justifier leurs actes par des allégations de violences et de troubles graves à l’ordre public.

Réaction des Mauritaniens de la diaspora :

28 novembre | Fête nationale et jour de deuil.

Le 28 novembre 1960, la Mauritanie devenait indépendante. Mais depuis 1990, cette date ne peut plus être célébrée. Elle est au contraire un jour de deuil pour les noirs mauritaniens et tous ceux qui se soucient des droits de l’homme.

En effet, le 28 novembre 1990, 28 soldats peulhs emprisonnés à Inal furent choisis pour être exécutés par pendaison. Ce crime d’État reste à ce jour impuni. Chaque année, le leader de notre mouvement, Biram Dah Abeid, et sa délégation se rendent dans cette ville pour se recueillir sur les tombes des soldats. C’est un moment douloureux pour les familles des victimes. Le principal auteur de ce crime est le sanguinaire Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya qui vit en reclus au Qatar où l’émir lui a accordé l’asile politique.

Dimanche 27 novembre 2022, des associations et des ONG de défense des droits de l’homme ont appelé les Mauritaniens de France et tous les sympathisants à manifester du Parvis des Droits de l’Homme au Trocadéro jusqu’à l’ambassade du Qatar, afin de demander l’expulsion, l’arrestation et le déferrement de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, et plus largement de dire NON au racisme en Mauritanie, NON à l’oubli, NON à l’impunité, OUI à la traduction des coupables devant la justice.

Associations et organisations signataires : Le Comité Inal, le Cadre de Concertation des Rescapés Mauritaniens en Europe et aux USA (AVOMM, ARMME, CAMME, OCVIDH, VOIX, ODH et Muritani Min Njejjittaa), les Organisations Mauritaniennes de défense des droits de l’homme, mouvements politiques et partis politiques, AFMAF , FLAM, FPC et AJD MR, IRA France Mauritanie.