10 Décembre 1948 – 10 Décembre 2024
Retour sur les événements de Kaédi
C’était au début du mois de juillet 2024, au lendemain de l’annonce du résultat de l’élection présidentielle dans la ville de Kaédi . Une manifestation pacifique menée par des jeunes gens a été brutalement réprimée, suivie de nombreuses arrestations. Pourtant ces jeunes gens avaient le droit de se rassembler et de manifester leur opinion d’une manière pacifique (Article 19 de la DUDH : Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions).
Pendant plus d’une semaine, les personnes arrêtées, on ne sait combien, (article 9: Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé) ont subi tortures et mauvais traitements. (Article 5 : Nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants). Cinq jeunes, cinq enfants de Kaédiont perdu la vie à la brigade de gendarmerie, assassinés par les forces de l’ordre. (Article 3 : Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne).
Les autorités ont coupé court à toute enquête, interdit toute recherche de responsabilité et ont ordonné sous la menace de procéder immédiatement à leur inhumation. Pourtant les parents avaient le droit desavoir ce qui était arrivé à leurs enfants, et de demander justice (Article 8 : Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions compétentes contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la constitution ou par la loi).
Qui a donné l’ordre de torturer à mort Abass NDIAYE, Ghassoum OULD BRAHIM, Amadou DiOBEL Harouna Mody DIALLO, Aliou Issaga BÂ dans la gendarmerie de kaédi, le 2 juillet 2024 ? ? Qui a transmis cet ordre ? Qui l’a exécuté ? Pourquoi cet acharnement sur des jeunes gens qui voulaient manifester leur joie?L’explication n’est-elle pas dans le non-respect de l’article premier:(Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité)
Il ne doit plus y avoir d’impunité pour ceux qui n’ont aucun respect pour la vie humaine et ne respectent pas davantage la constitution basée sur la déclaration universelle.
C’était un retour sur les événements de Kaédi revus à l’aune des articles de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Roseline Ughetto ( chargée de communication pour IRA France Mauritanie )

